Monastères et hôpitaux de Dresde: fondation et importance sociale
 
La ville de Dresde est un sujet de prédilection dans l’oeuvre de nombreux auteurs s’occupant avant tout de la période baroque. En revanche, les recherches se vouant exclusivement à l’histoire médiévale de cette ville sont assez rares et se concentrent avant tout sur son développement historico-topographique.

Quant à l’état de la recherche, il faut constater que personne n’a essayé de fonder une analyse détaillée des institutions sociales de Dresde sur les sources médiévales disponibles, c’est-à-dire avant tout les documents d’archives. Le but de notre thèse et l’intérêt essentiel qu’elle présente est donc l’intention de compenser un déficit historiographique.

Notre recherche se situe au carrefour entre l’histoire de la Saxe, l’histoire urbaine, l’architecture, l’archéologie, l’histoire de l’art, l’histoire religieuse, l’histoire sociale et  l’histoire littéraire.
Le cadre temporel de la thèse s’étend du XIIIème au XVIème siècle. Toutefois, certaines institutions perdurant jusqu’au XIXème siècle, la réflexion portera aussi sur leur développement social à cette époque.

En tant qu’insititutions sociales, les monastères et hôpitaux ont pour tâche de réagir aux besoins de l’environnement social. L’intérêt devra donc porter principalement sur leur topographie et les monuments, leurs visiteurs et leurs habitants, leur comportement religieux et leur situation économique. Tutes ces composantes se trouvent entremêlées et, au Moyen Age, ont soutenu l’ordre établi.
Au Moyen Age, la maladie a évoqué surtout le châtiment divin. Certaines réactions, comme par exemple les massacres de lépreux ou même de vagabonds, peuvent s’expliquer ainsi. Les hôpitaux et les monastères pratiquaient la charité, aidant ceux qui, punis par le destin, avaient besoin d’un refuge, d’aliments et de remèdes. De quelle manière les institutions sociales de Dresde se sont-elles occupées des indigents?

Le pèlerinage avait, dans la vie religieuse des chrétiens occidentaux, une importance certaine. Les tombeaux des apôtres ont attiré des foules nombreuses, au point qu’il fallait établir le long des routes des hôpitaux pour accueillir les pèlerins. A Dresde, il y avait en outre un hôpital qui était - du moins au XVème siècle - un bâtiment complété par une chapelle pour les pèlerins en route vers Saint Jacques de Compostelle. La ville était donc une étape sur le chemin menant aux sanctuaires. Un siècle plus tard, quand la vague du pèlerinage eut diminué, le duc de Saxe transforma cet hôpital en une institution destinée à quelques citoyens pauvres de Dresde. S’adaptant de nouveaux besoins, l’institution sociale a donc exercé une nouvelle fonction, celle de maison de retraite, reflétant ainsi la situation des personnages âgées, sans relations familiales, dans une ville médiévale.

Il faudrait voir ensuite, en partant des sources médiévales de la ville, si la Réforme comme „révolution religieuse“ a exercé quelque influence sur les monastères et hôpitaux et si, dans ce cas, leur importance a subi des changements.

En plus, on devrait se demander, si, à part leur mission religieuse, les institutions avaient d’autres buts, comme par exemple celui de la transmission du savoir (par le moyen de la tradition orale ou en utilisant l’écrit). Comment l’écrit a-t-il influencé la communication et la pastorale? Y-a-t-il des formes d’une écriture pragmatique utilisée dans les monastères et dans les hôpitaux? Et, si oui, lesquelles?
Le salut spirituel était le souci le plus important du peuple médiéval. Nos recherches devront montrer somment les hôpitaux et les monastères de Dresde ont réagi à ce besoin, c’est-à-dire s’ils ont fraternisé par exemple avec quelques corporations, s’ils ont pratiqué des services mortuaires, s’il y a eu des célébrations de messes anniversaires pour certains personnages.

Et finalement, pour donner toute valeur à ces institutions sociales de Dresde, il faudra les comparer avec les monastères et hôpitaux de quelques autres villes, avant tout saxonnes.